jeudi 6 avril 2017

Courroux en Guyane


« Il serait facile, aisé de céder à la facilité », a dit le premier ministre. La presse écrite, charitable, a supprimé « facile », qui faisait pléonasme. Pourtant, c’était plus clair.

« Pou La Gwiyann dékolé. »
Ils ont raison de revendiquer : construction d’écoles urgente.

Ils ont eu le bagne.
Ils ont la fusée Ariane.
Pourquoi donc ce courroux ?
(Il est facile de céder à la facilité.)

On verrait bien dans le programme de quelque candidat, ou candidate, la réouverture du bagne de Cayenne, pour délinquants des territoires d’Outre-mer et autres, dans le but d’assurer le développement économique du département français n° 973.

Ses conseillers ont dit à la ministre des Outre-mer que les Primitifs aimaient les images fortes, les expressions toutes faites. Alors, elle veut « graver dans le marbre » les accords. C’est encore un matériau de riche.

Macron prend la Guyane pour une île. Ah non, il voulait parler de l’île de Cayenne. À ce compte, Paris aussi est une île, et même deux.

« La fusée Ariane restera au sol tant que la Guyane ne décollera pas. » Génie du « peuple guyanais », comme dirait la ministre (laquelle aurait pu ajouter « Vive la Guyane libre ! »), qui a le sens de la métaphore mobilisatrice. Ariane Espace pensait être tranquille en implantant la rampe de lancement chez les Sauvages. Mais voilà que tant de milliards tirés en l’air donnent des idées aux pauvres. Ils veulent des retombées, pas seulement la pollution et les débris.

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