lundi 16 avril 2018

Théâtre du monde


Une spectatrice félicite un acteur qui joue un personnage bégayant : « J’aimerais bien perdre mon latin avec vous. »

Sur scène, on joue à représenter des rapports de pouvoir : hommes / femmes ; maîtres / valets ; bourgeois / domestiques. Mais en coulisses, les acteurs amateurs oublient les hiérarchies de la vie réelle et les neutralisent dans la communauté du jeu. Deux lectures possibles : ou bien l’illusion théâtrale conforte la dure loi sociale qui se rétablit à la sortie du théâtre (version Rousseau dans sa Lettre à l’Alembert sur les spectacles) ou bien : la preuve qu’une société égalitaire est possible, regardez des acteurs derrière la toile. Il suffirait de transposer sur la scène du monde les liens horizontaux qui se nouent dans la troupe.

Les puissants inspirent la terreur, comme des monstres shakespeariens : ce qui est nouveau, c’est qu’ils cumulent à la fois les rôles de bouffon et de tyran. Il faut remonter à Néron.

1°. Commettre un acte dans la réalité, par exemple un meurtre, par exemple un meurtre de masse.
2°. Déclarer que ce meurtre a été mis en scène par ceux qui le dénoncent. D’ailleurs, si nous l’avions commis, on peut nous faire confiance, on n’aurait pas loupé la cible. Là, pardon, mais c’est du travail de simulateurs, ni fait ni à faire.
3°. Boucler les abords du site, arriver le premier sur zone, effacer ici, ajouter là, modifier la disposition du décor, bouger les corps. Vous disiez ?

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